Paul Farrell (BorgWarner) : « L’internalisation de la production de composants électriques par les constructeurs n’exclut pas les équipementiers des programmes à grands volumes »
- Bertrand Gay
- 6 janv.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 20 févr.

Disposant d’une large gamme de systèmes et composants pour l’électrification des véhicules, BorgWarner s’estime bien placé sur ce marché. L’entreprise estime qu’un véhicule sur deux dans le monde sera produit avec une motorisation électrique en 2030.
ASI : Quelles sont vos prévisions de marché concernant l’électrification des véhicules ? Paul Farrell : Il y a deux ans, nous imaginions que les motorisations électriques représenteraient 30 % du marché mondial de véhicules en 2030. Nous pensons que ce chiffre sera dépassé et montera à 48 %. Je n’ai pas d’inquiétudes au sujet des perspectives long terme de l’électrification mais nous savons qu’il y aura des hauts et des bas. BorgWarner y est préparé. Par ailleurs, le marché se tourne vers plus de SUV, donc une part importante de versions quatre roues motrices comprenant deux moteurs.
ASI : Estimez-vous qu’il y a un mouvement de réintégration des productions de composants par les constructeurs ?
P.F. : Certains constructeurs produisent des moteurs électriques mais notre portefeuille de systèmes est tellement large que cela ne pose pas de problèmes. Le marché accessible aux équipementiers pour les composants et systèmes produits par BorgWarner est actuellement de 36 milliards de dollars, il sera de 127 milliards de dollars en 2030. Nous estimons que ces quelques cas d’internalisation des productions par les constructeurs n’excluent pas les équipementiers des programmes à grands volumes.
ASI : Avez-vous des exemples ?
P.F. : La gestion thermique demande d’importantes compétences et des technologies de pointe. BorgWarner en dispose. En 2022, nous avons vendu 1,2 million de systèmes de refroidissement pour systèmes à haute tension. Nous atteindrons les 7 millions d’unités en 2030. Par ailleurs, nous pensons que nous serons le numéro un des inverters en 2025.
ASI : Où se situe BorgWarner dans le débat entre carbure de silicium et nitrure de gallium ?
P.F. : Nous venons de signer un accord avec STMicroelectronics pour des transistors au carbure de silicium pour l’onduleur Viper que nous livrons actuellement et fournirons à Volvo jusqu’en 2030. Nous croyons que le carbure de silicium nous offre les meilleures performances. Cette solution a fait beaucoup de progrès ces derniers temps. Nous pensons que le nitrure de gallium n’est encore prêt. Par ailleurs, nous avons élargi notre collaboration stratégique avec onsemi en concluant un accord d’approvisionnement en carbure de silicium pour une valeur d’un milliard de dollars.
ASI : Quelles sont les perspectives pour les systèmes à 800 V ?
P.F. : Pour le moment, nous constatons que les motorisations alimentées en 800 V sont présentes sur des modèles à hautes performances mais également dans le groupe Hyundai. Pour le moment, les systèmes sous 400 V restent très efficaces pour les voitures moyennes et compactes. Les solutions 400 V avec IGBT au silicium offrent un excellent équilibre entre le coût et les performances.
Propos recueillis par Bertrand Gay